Pourquoi fallait-il une nouvelle loi pour faciliter le choix d'assurance emprunteur ?
La loi Hamon : une loi pour déjouer l'occasion en or qu'avait la banque de vous priver de votre libre choix d'assurance de prêt
En 2010, quand est entrée en vigueur la loi Lagarde, la notion d'équivalence de garanties n'avait pas été définie (c'est désormais le cas depuis 2015, avec les critères du Comité consultatif du secteur financier).
Or, quand on regarde deux contrats d'assurance emprunteur, même s'ils sont très proches (équivalents quoi !), il est toujours possible de trouver d'infimes différences. Assez jusqu'en 2015 pour que la banque vous rétorque que le contrat que vous avez choisi n'est pas équivalent au sien…
Et en ni une, ni deux, vous vous vous retrouviez pris au piège avec l'assurance de la banque pour toute la durée du prêt !
Vous étiez privé(e) de votre liberté de choisir votre assurance emprunteur…
L'un des buts de la loi Hamon était notamment de déjouer cette manœuvre des banques.
Quand la loi Hamon a été promulguée, le 17 mars 2014, le flou sur l'équivalence de garanties était encore total. Ce n'est qu'en janvier 2015, que le Comité consultatif du secteur financier a clarifié tout cela.
Mais même sans l'intervention du CCSF, la loi Hamon était nécessaire. Car, bien qu'il existe aujourd'hui des critères d'équivalence précis (et donc, difficilement contestables), négocier avec la banque donne parfois des sueurs froides.
Du coup, comme bien trop d'emprunteurs, vous pouvez renoncer à votre libre choix d'assurance de prêt, par crainte de la banque. Ou plutôt, de voir votre crédit refusé et en conséquence, de devoir tout recommencer à zéro (à commencer par votre recherche de maison !).
Quoi de plus normal d'être déstabilisé(e) par le banquier ? Le rapport de force entre les banques et les emprunteurs est totalement déséquilibré. La loi Hamon entend rééquilibrer la balance.
La loi Hamon : une loi pour vous permettre de choisir en toute sérénité votre assurance emprunteur
L'emprunteur à d'autres chats à fouetter que de chercher une assurance de prêt
En pratique, c'est difficile de chercher en même temps votre financement et une assurance emprunteur. À ce stade, l'assurance emprunteur, c'est même le cadet de vos soucis.
Votre priorité, c'est de trouver un crédit au meilleur taux. Pas d'assurer quelque chose, que vous n'avez pas encore eu. Ou alors, vous avez un dossier blindé et/ou une résistance au stress peu commune.
Mais si vous êtes comme le quidam des mortels, c'est la maison de vos rêves que vous avez à l'esprit. Celle que vous avez mis des années à chercher… et que vous n'avez pas envie de voir filer sous votre nez. Pour vous, l'enjeu est énorme. Pour la banque, pas tant que ça…
Avant la loi Hamon, le délai pour choisir son assurance emprunteur était hyper serré
En plus des difficultés déjà évoquées, la recherche d'une assurance emprunteur alternative en amont de la signature de l'offre de prêt ne laisse guère le temps de souffler. Vous devez courir partout. Or, avant que n'entre en vigueur la loi Hamon, sauf à s'y prendre à l'avance, c'était le seul moment possible.
Et quand il faut jongler entre son activité professionnelle et la paperasse, dur de ne pas perdre pied. À moins de faire appel à un courtier, vous ne pouvez pas être au four et au moulin.
Alors, comme beaucoup (trop) d'emprunteurs, vous pouvez être amené(e) à ne pas choisir l'assurance emprunteur de la banque mais à la prendre quand même.
Aujourd'hui, rien n'est définitif.
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Mais avant que n'entre en vigueur la loi Hamon en janvier 2015, le couperet était sans appel.
Si vous aviez laissé passer votre fenêtre d'opportunité, c'est-à-dire, la période - très courte - qui précède la signature de l'offre de prêt pour faire votre délégation, et bien, vous l'aviez dans le baba. Et vous étiez pieds et poings liés avec l'assurance emprunteur de la banque.
Ce temps est révolu. La loi Hamon vous donne 11 mois (après la signature de votre offre de prêt) pour choisir votre assurance emprunteur, en toute sérénité.
Remarque : pour les nouveaux emprunteurs, dès le 1er juin 2022, ce délai va être prolongé ad vitam æternam avec la loi Lemoine.
La loi Hamon : une loi nécessaire pour pallier l'interprétation restrictive de la loi Lagarde
Enfin, la loi Hamon était nécessaire pour contrer la mauvaise foi (légendaire) des banques. Le cœur du problème, c'est qu'elles ont fait une interprétation restrictive de la loi Lagarde.
Pour elles « lorsque le prêteur propose son assurance, alors, il ne peut refuser en garantie un autre contrat qui apporte un niveau de garantie équivalent » signifie : choix possible mais seulement au moment précis où la banque fait sa proposition, donc avant l'offre de prêt et certainement pas après…