Mentir dans un questionnaire de santé : quels sont les risques ?
Cas 1 : la fausse déclaration involontaire
Même si vous répondez de bonne foi au questionnaire de santé, votre mémoire peut vous jouer des tours. On a tendance à retenir ce qui est important ou ce qui nous a marqué.
Si vous n'avez été hospitalisé qu'une seule fois, en principe, vous allez vous en rappeler (que ce soit pour quelque chose de grave ou non).
Mais si vous avez été hospitalisé plusieurs fois, oublier une hospitalisation d'il y a 8 ou 9 ans relève du possible.
Or, si vous oubliez de mentionner une hospitalisation dans votre questionnaire de santé et que celle-ci n'entre pas dans le cadre du droit à l'oubli, c'est une fausse déclaration involontaire.
Idem si vous oubliez de déclarer une maladie, un traitement ou certains contrôles médicaux…
Que faire si vous vous rendez compte d'un oubli ?
La bonne attitude : contactez votre assureur au plus vite pour rectifier les informations.
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S'il s'agit d'un oubli « mineur » et qu'il n'aggrave pas le risque, alors votre tarif restera le même.
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S'il est plus grave et qu'il change la donne, votre assureur va recalculer le tarif ou dans le pire des cas, résilier votre contrat (dans un délai de 10 jours).
- Ce dernier scénario est tout de même rare pour un oubli non intentionnel signalé. De plus, votre honnêteté sera appréciée et aucun assureur ne va vous pénaliser pour ça.
Par contre, l'analyse du risque sera toujours objective.
En cas d'augmentation du tarif, vous n'êtes pas obligé(e) d'accepter les nouvelles conditions : vous êtes libre de changer d'assurance emprunteur.
Si la déclaration non intentionnelle est découverte après un sinistre, c’est-à-dire, quand l'assurance doit vous indemniser, alors, son indemnisation pourra être réduite.
Cas 2 : la fausse déclaration volontaire
Dissimuler certaines informations ou mentir dans son questionnaire de santé d'assurance emprunteur, est-ce que ça vaut le coup ?
OUI, si vous voulez être nourri(e) et logé(e) pendant 5 ans : vous risquez 5 ans d'emprisonnement.
NON, si votre motivation est purement financière : le passage derrière les barreaux pourrait être assorti d'une amende allant jusqu'à 375 000 €.
Et oui, c'est lourd mais il y a pire (et bien plus probable).
Juste avant de vous dire pourquoi, ayez bien conscience d'une chose : une fausse déclaration intentionnelle dans son questionnaire de santé, c'est une fraude (article L113-8 du Code des assurances).
Si la fraude est avérée et que votre mauvaise foi est incontestable, on pourra vous accuser d'escroquerie.
Le plus grave ?
Votre assureur pourra annuler votre contrat d'assurance et cela de façon rétroactive.
Autrement dit, la compagnie d'assurance pourra considérer que vous n'avez jamais été couvert(e) et vous ne récupérez pas les primes déjà versées : c'est la nullité du contrat.
Et si votre mauvaise foi est prouvée, vous aurez du mal à retrouver une autre assurance emprunteur.
Or, si votre crédit immobilier n'est pas assuré, la banque risque de l'annuler et de vous demander le remboursement immédiat du prêt…
Vous risquez de devoir vous séparer de votre bien (et donc vous reloger dans la précipitation), sans maîtriser les conditions de la transaction (montant et délai).
Alors un conseil : ne jouez pas avec le feu !